Appel

Appel constituant du Collectif d’élu·e·s doutant de l’opportunité de la déviation de Jargeau

Depuis près de 25 ans, le conseil départemental du Loiret poursuit le projet d’une déviation de la RD921 à Jargeau qui correspond à la création d’une nouvelle route de 15km franchissant la Loire entre Mardié et Darvoy. En dépit des incohérences du projet et des impacts économiques et écologiques majeurs qu’il comporte, la déclaration d’utilité publique a été accordée en septembre 2016.

Un recours en annulation contre cette DUP est actuellement en instance d’appel. D’autres autorisations favorables au projet sont également contestées et notamment la dérogation à la loi sur l’eau. Tant que ces procédures ne sont pas épuisées, la réalisation de ce projet peut et doit encore être discutée.

Contrairement à ce qui est parfois affiché, des élus locaux doutent de la pertinence de ce projet par rapport aux besoins de la population locale et loirétaine.

Et les questions restées sans réponse demeurent nombreuses :
1 – L’axe routier actuel est-il saturé ? Nous pouvons fortement en douter ; en effet, le Conseil départemental lui-même a pris en 2011 une délibération, certes relative à une autre commune (Cercottes), mais selon laquelle les principales rues de Jargeau et la plupart de celles de Saint-Denis-de-l’Hôtel ne seraient pas du tout « saturées ».
2 – Le projet de déviation sera-t-il efficace pour apaiser sensiblement les nuisances liées au trafic routier ou bien va-t-il en laisser encore beaucoup à Jargeau et Saint-Denis-de-l’Hôtel et en créer de nouvelles ailleurs ?
3 – A-t-on étudié ne serait-ce qu’une des multiples possibilités d’agir autrement pour la sécurité ou la fluidité (passerelle vélo, aménagements des carrefours en tête de pont, restrictions au transit des poids-lourds, …) ?
4 – N’a-t-on pas besoin de préserver les excellentes terres agricoles du Val-de-Loire qui seraient artificialisées par la route ? Ne doit-on pas craindre que des surfaces commerciales s’installent le long de la déviation en renforçant l’artificialisation des terres et en asséchant la clientèle des commerçants de centre bourg ?
5 – N’a-t-on pas trop vite jugé de l’impact de ce projet sur les espaces naturels et la biodiversité ? N’a-t-on pas oublié de nombreuses espèces protégées ? Ne devrait-on pas s’assurer plus scrupuleusement du respect des directives européennes qu’il risque de violer selon une délibération du Parlement européen ?
6 – A-t-on réellement pris en compte les risques liés au sous-sol karstique et a-t-on correctement évalué les conséquences sur les écoulements souterrains de la Loire vers les nappes du Val sud et vers le Loiret ? A-t-on pris en compte le risque de pollution des nappes phréatiques par les adjuvants utilisés pour le comblement des vides karstiques ?
7 – Enfin, alors que le réchauffement climatique ne cesse de s’accélérer et qu’il est déjà très sensible dans notre département, ne devrait-on pas enfin réorienter les investissements publics vers la diminution des émissions de gaz à effet de serre au lieu de consacrer l’équivalent d’une année entière d’investissements à un seul projet qui encourage l’afflux de camions et les modes de déplacement les plus polluants ?

En notre qualité d’élu·e·s ayant le souci d’un aménagement raisonné de notre territoire, nous nous regroupons donc au sein du Collectif d’Élu·e·s Doutant de l’Opportunité de la Déviation de Jargeau (CÉDODJ), pour demander au Conseil départemental du Loiret de le réétudier dans une logique de développement durable, de maîtrise de l’étalement urbain et de maîtrise des coûts. Nous demanderons aussi à l’État de s’assurer plus rigoureusement de l’impact du projet par une mission d’inspection générale territoriale et à l’Union européenne de s’assurer du respect des directives Habitats et Oiseaux.

Élu·e·s signataires : Bénédicte Bianchin (adjointe au maire de Combleux), Françoise Bordeaux-Borel (conseillère municipale de Bou), Laurent Boulain (conseiller municipal de Bou), Jean-Christophe Clozier (conseiller municipal d’Orléans), Bruno Coeur (maire de Bou), Valérie Corre (conseillère municipale d’Orléans),Guy Coursimault (adjoint au maire de Bou), Catherine Dalaigre (adjointe au maire de Darvoy), Emmanuel Duplessy (conseiller municipal d’Orléans), Charles Fournier (vice-président du conseil régional du Centre Val-de-Loire), Franck Fradin (adjoint au maire de Saint-Jean-de-Braye), Philippe Gasnier (conseiller municipal de Bou), Jean-Philippe Grand (conseiller régional du Centre Val-de-Loire, conseiller municipal d’Orléans), Arnaud Jean (adjoint au maire d’Ingré), Pascal Laval (adjoint au maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle), Jonathan Lefebvre (conseiller municipal de Mardié), Monique Lemoine (conseillère municipale de Châteauneuf-sur-Loire), Thierry Soler (conseiller départemental du Loiret), Alix Tery-Verbe (conseillère régionale du Centre Val-de-Loire), Jacques Thomas (adjoint au maire de Mardié), Dany Trassebot (adjointe au maire de Darvoy), Valérie Vitoux (adjointe au maire de Boigny-sur-Bionne).

Ancien·ne·s élu·e·s signataires : Jacqueline Bastide (conseillère municipale de Bou), Sabine Bonneville (conseillère municipale de Chécy), Luc Bonnot (adjoint au maire de Mardié), Daniel Breton (adjoint au maire de Jargeau), Rodolphe Catrais (conseiller municipal de Jargeau), Stéphane Cherrier (conseiller municipal de Chécy), Jean-François Doucet (conseiller municipal de Chécy), Frédéric Gachet (adjoint au maire de Chécy), Jean-Michel Garibal (adjoint au maire de Bou), Patrick Loiseau (conseiller municipal de Darvoy), Gilbert Marois (conseiller municipal de Bou), Michèle Planque (conseillère municipale de Châteauneuf-surLoire), Monik Rousseau-Bourgeron (conseillère municipale de Châteauneuf-sur-Loire), Hubert Tinseau (adjoint au maire de Chécy).