Ce jeudi 18 mars va se tenir au Tribunal administratif d’Orléans une audience relative au projet de déviation de la RD921 à Jargeau. Il s’agit de la contestation par l’association Mardiéval et la fédération France Nature Environnement Centre-Val-de-Loire de décisions prises par la Préfecture du Loiret en vue de permettre les opérations du conseil départemental du Loiret, maître d’ouvrage de ce projet routier. Sont principalement en jeu le respect de la loi sur l’eau et la sauvegarde des espèces protégées.
À cette occasion, le collectif d’élus locaux rappelle certaines des interrogations qui figurent dans son appel lancé en novembre 2019 :
N’a-t-on pas trop vite jugé de l’impact de ce projet sur les espaces naturels et la biodiversité ?
N’a-t-on pas oublié de nombreuses espèces protégées ?
A-t-on réellement pris en compte les risques liés au sous-sol karstique et a-t-on correctement évalué les conséquences sur les écoulements souterrains de la Loire vers les nappes du Val sud et vers le Loiret ?
A-t-on pris en compte le risque de pollution des nappes phréatiques par les adjuvants utilisés pour le comblement des vides karstiques ?
Le collectif d’élus locaux souhaite que l’examen des recours administratifs contre les décisions préfectorales permette une prise en compte des problématiques environnementales qui intègre les évolutions constantes du droit et des attentes de la société à cet égard. Ainsi, les impacts du projet routier du Département nous semblent devoir être réévalués par une autorité indépendante telle que le Conseil général de l’environnement et développement durable, ainsi que l’a admis désormais le Conseil d’État. Ces impacts économiques, sociaux et environnementaux, notamment l’aggravation du changement climatique, ne peuvent pas être laissés à la seule appréciation du maître d’ouvrage.
Au delà de l’impact environnemental, sur la biodiversité, et des risques de stabilité des sous sols (cf effondrement à St Jean le Blanc en mars 2019), il est important de prendre du recul sur les modes de deplacement, et les flux.
* la création de la voie rapide Orléans Chateauneuf à déporté un nombre important de foyer, du fait de la diminution des temps de trajets. Ces voies arrivent a saturation. Ajouter de nouvelles voies, c’est favoriser a nouveau l’éloignement domicile travail. Dans quelques années, ces voies seront à nouveau saturées. De plus, l’impression de se déplacer rapidement masque très souvent le bouchon qui se crée en extrémité, annulant l’effet gain de temps.
* D’ici 10 à 20 ans, nous n’aurons plus d’autres choix que nous déplacer autrement qu’en voiture particulière. Le pétrole sera devenu rare et cher, et insupportable en regard de la réduction impérieuse d’émission de GES.
* Si la collectivité dispose de 100m€, c’est dans la remise en service de la ligne Orléans Chateauneuf qu’il convient d’investir. Créer des parcs relais, et desservir avec des transports en communs.
Ainsi, on peut citer de nombreux arguments en défaveur de cette nouvelle voie, et de ce pont, il suffit de considérer les critères environnementaux et sociaux avec une pondération en rapport avec les enjeux, vis à vis des critères économiques dont on peine à trouver la moindre justification.