Communiqué : naissance du Collectif d’élu·e·s doutant de l’opportunité de la déviation de Jargeau

L’été 2019 dans le Loiret a été marqué par des phénomènes météorologiques exceptionnels que l’on peut sans doute imputer au réchauffement climatique(1) et dans le même temps de nouveaux travaux préliminaires ont remis dans l’actualité un projet départemental de déviation routière à Jargeau qui va objectivement accroître les émissions de gaz à effet de serre(2).

Dans ces conditions, il est apparu à un certain nombre d’élus locaux que des questions trop nombreuses n’étaient toujours pas correctement traitées à propos de ce projet de déviation de la RD921 et qu’il faudrait le réexaminer à l’aune des exigences économiques, sociales et environnementales.

C’est pourquoi, ces élus, rassemblés dans un Collectif d’élu·e·s doutant de l’opportunité de la déviation de Jargeau (CédodJ), ont adopté un appel visant à repenser l’aménagement du territoire que propose le conseil départemental à marche forcée et sollicitant les instances nationales et européennes compétentes pour réévaluer la pertinence de la priorité donnée aux solutions accroissant le trafic routier.

(1) Les études d’attribution du GIEC montrent que les températures de la canicule que la France a connu en juillet 2019 aurait été plus basses de 1,5 à 3°C en l’absence de réchauffement climatique.

(2) Selon l’étude d’impact présentée par le Conseil départemental dans le cadre de l’enquête publique.

Pourquoi un collectif d’élu·e·s ?

Le projet du Conseil départemental de construire une déviation routière pour le franchissement de la Loire par la RD921 date de près de 25 ans. Des élus et des citoyens s’y sont opposés depuis très longtemps. Pourtant, on entend encore dire que la population constituerait une majorité silencieuse en attente de cette route et que les élus locaux « plébisciteraient » le projet.
La réalité est tout autre.
A chaque occasion de s’exprimer sur le sujet, la population consultée, pas celle qui finance mais seulement celle supposée tirer avantage du projet, cette population a majoritaire exprimé son désaccord.
De même, un conseil municipal unanime, celui de Mardié, a plusieurs fois renouvelé son opposition, aujourd’hui rejoint par une autre commune tandis qu’une troisième a oscillé entre le pour et le contre. Même dans les quelques communes ayant délibéré en faveur du pont, plusieurs élus ont marqué leur désapprobation. Au sein du conseil départemental, malgré un mode de scrutin qui écarte toute discussion de ce type de projet, il a toujours existé une opposition, très minoritaire, mais face à un engouement circonscrit lui-même à une poignée d’élus en ayant fait leur cheval de bataille, avec l’approbation d’une assemblée que l’on pourrait qualifier de « godillot ».
Dans ces conditions, au lendemain des destructions du patrimoine naturel du Loiret les plus marquantes depuis la réalisation de l’autoroute A19, des élus des différentes communes concernées, du Département et de la Région se sont rassemblés dans ce collectif informel pour questionner le projet publiquement en leur qualité même de représentants de la population.
Notre collectif ne cherche pas à pétitionner en nombre mais à rappeler aux propagandistes qu’aucun plébiscite ne vient appuyer ce projet de déviation nous interrogeons la finalité et les impacts économiques, sociaux et environnementaux.